Après un temps de prière, nous avons écouté le témoignage d’un agriculteur en retraite, Monsieur Joseph CABARET, marié, père de 3 enfants, diacre permanent depuis quatorze ans. Il exploitait une ferme à la suite de son père à Hillion en baie de St Brieuc dans les Côtes d’Armor…
La question de l’environnement l’a toujours habité. Après une longue période de stabilité qui a duré jusqu’en 1960, paraît la loi Pisani : Ministre de l’agriculture, Edgar Pisani promeut la Loi d’orientation agricole de 1962, qui, avec la Loi sur l’élevage, oriente le sort de l’agriculture française vers la « modernisation » et l’adaptation aux conditions du marché commun.
Les techniciens de l’époque proclamaient fort : « Pour faire face à la situation, faisons plus » d’où l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides… Au début, c’était l’émerveillement devant les résultats. Puis la prolifération des algues vertes dans la baie de St Brieuc entraîne des conflits entre différentes professions : notamment des agriculteurs et des producteurs de moules, venus de Charente… La pollution s’intensifie.
La profession agricole s’interroge. Un autre système de production s’impose… Première réaction : c’est impossible, pense Joseph, persuadé qu’on ne peut pas changer… Le monde agricole est très complexe, de lourdes contraintes administratives pèsent sur les agriculteurs. Son épouse et des jeunes agriculteurs le poussent au changement… Il se laisse également interroger par les propos de Pierre Rabbi et accepte de se renouveler, de toujours apprendre… Il passe de la défiance à la confiance. Avec son fils et l’un de ses gendres, il s’oriente vers l’agriculture biologique. Des expériences nouvelles se font jour… moins d’engrais et de pesticides et plus de respect de la nature, de la création toute entière…
La parution de l’encyclique du Pape François « Laudato si’ » est bien accueillie sauf par les lobbies qui sapent le moral des agriculteurs. Elle calme la douleur et apporte un peu de « baume », la bonne odeur du changement…
Tout au long de ce témoignage, nous avons pu admirer l’humilité de Mr Joseph Cabaret, à travers de multiples questionnements et conflits.
Au début de l’après-midi, trois équipes « Fedear » ont partagé leur réflexion préparatoire à cette rencontre…
Ensuite, le Père Jean-Yves LEBORGNE, curé de Montauban de Bretagne a commenté quelques passages de l’Encyclique « Laudato si’ » en soulignant l’importance du respect de la création. C’est un texte fondateur pour l’écologie et la Foi. « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » écrit le Pape. Comme François d’Assise, ayons dans le cœur une belle confiance en Dieu, une foi simple et limpide qui ouvre à la louange, au « merci » pour tout ce que nous recevons de la Création et les uns des autres par notre travail et nos échanges… Nous sommes invitées à relire cette encyclique… et quelques questions nous sont proposées :
- Les déplacements à pied, à vélo, en voiture, en transports en commun… Cohérence ?
- L’épargne : qu’est-ce que nous en faisons ?
- Mes achats : est-ce que je résiste avant d’acheter ?
- Si je suis à la retraite, qu’est-ce que je fais de mon temps, de mes compétences ?
- Quand on dit que la technique va résoudre tous les problèmes, (climat, pauvreté…) : qu’est-ce que j’en pense ?
En sachant bien que nous sommes tous plus ou moins en contradiction avec ce que nous prônons parfois ! Alors soyons humbles !
Des participantes : Marie Jo - Odette - Suzanne - Monique