Après avoir été présentes à Zanaga, puis Sibiti, Mossendjo, Komono, Mandingou … aujourd’hui, une seule communauté de l’Immaculée poursuit son chemin, à Pointe-Noire, composée d’une sœur africaine et de deux sœurs françaises, toutes très bien insérées et aimées de la population. Elle est implantée à Tié-Tié, dans un quartier populaire, au cœur de la ville de Pointe-Noire, mégapole d’environ un million d’habitants. Elle a reçu, en janvier 2013, la visite de Sr Marie Françoise Drévès, Supérieure générale, et Sr Géraldine Tisdall, Assistante, qui y ont vécu cinq jours.
Au cours de ce séjour, elles échangent avec les sœurs de la communauté, et découvrent leur environnement, leurs relations, leurs activités : au marché, elles ont goûté les couleurs, les contrastes, les bruits de paroles, de voitures qui ne cessent jamais.
A la paroisse, elles rencontrent l’équipe presbytérale, elles visitent l’église St François d’Assise, en construction depuis 10 ans et loin d’être finie à l’intérieur. Les gens se fatiguent à essayer de se procurer de l’argent pour la terminer. L’église est dans une grande concession, entourée d’un mur. A l’intérieur, il y a le Presbytère, le Centre de Santé de Caritas, une ou deux écoles pour les petits. Dans une des classes, Sr Jeanne Gourmelon donne des cours d’alphabétisation aux grands. Puis, elles passent par la mairie et visitent l’hôpital du quartier Tié-Tié. Sr Marie Louise Laot fait partie de l’équipe de liturgie et d’animation.
Malgré la richesse théorique de ce pays, on voit partout des besoins. En pédiatrie, par exemple, il y a quatre enfants pour chaque lit, beaucoup trop de malades trop peu de ressources.
De retour à la communauté, elles trouvent Odette Houdus qui ouvre la bibliothèque, comme tous les jeudis et vendredis, et quelques enfants qui choisissent des livres. Elles vont aussi visiter le Centre Polio qui a pris le nom de Centre Marie Riou.
Il n’y pas d’électricité, mais le secours d’un groupe électrogène pour donner de la lumière, le jour où elles accueillent ; le Père Miguel Olivéri, salésien de Don Bosco, Espagnol très cultivé, ancien provincial, un homme qui sait aider les pauvres par l’intermédiaire des plus riches et qui sait à son tour aimer et donner aux autres. Le Père Miguel est passionné pour la justice et pour les pauvres, il donne mais pas gratuitement, il demande un engagement… C’est un homme remarquable. Aujourd’hui il est devenu Evêque du diocèse.
Plus tard elles vont visiter Louango, sur la côte, où se sont installés les premiers missionnaires au Congo, il y a bientôt 200 ans. Elles prennent le bus de 16 places, plus deux ajoutées ; finalement les passagers sont 21 avec le chauffeur.
Arrivés bientôt à la route de terre, ou plutôt de sable, pleine de virages et de trous remplis d’eau, les voici pris dans la boue, « Descendez, tout le monde… » dit le chauffeur. Ceux qui sont devant, descendent par la porte du chauffeur sans même se mouiller les pieds ; les autres doivent sortir en plein dans la boue ! Le bus vide est poussé par les hommes qui le sortent du trou et les sœurs arrivent ensuite très vite dans le calme et le silence du couvent des Visitandines cloîtrées, où elles passent la journée. Au retour, le bus est déjà presque plein. : 25 passagers s’y entassent, avec le chauffeur.
Le lendemain, après la sieste, elles rencontrent Jean Claude Bilombo de l’Action Familiale et Fabrice Mouadanga, tous deux se sont connus à Mossendjo et ont demandé à garder le même nom « Action familiale », qu’ils avaient choisi à Mossendjo, avec Sr Hélène Le Verge.
Ce groupe travaille avec d’autres, mais s’est spécialisé dans le travail avec les jeunes, dans les écoles et les interventions à la radio. Un site pour la formation viendra prochainement. Ils évoquent l’aide des sœurs, qu’ils aiment bien.
Ensuite, elles vont, avec Sr Marina Ayeka, visiter sa maman et l’hôpital de Loandjili, un beau bâtiment dans un parc magnifique. Marina y travaille dans le service de neurologie. Le Docteur Koubemba, chef de service, formé en partie à Lille et à l’hôpital de Gonesse leur parle de son service privé d’aiguilles, de coton, d’antiseptiques et surtout de médicaments ; tout ceci doit être fourni par les patients qui ont une ordonnance et doivent aller les chercher avant qu’on les soigne. Le Docteur Koubemba, passionné pour son métier, est très frustré. L’administration et le gouvernement ont encore du chemin à faire !
Elles repartent le cœur rempli de joie et d’admiration pour les sœurs qui, dans leur coin du monde, manifestent l’Amour de Dieu, sa tendresse. Elles sont vraiment des femmes de l’accueil et de la rencontre, selon le cœur de Dieu !