’’Eh ! mon cher voisin, pauvre citronnier incapable de produire des fruits il y a quelques semaines que nous sommes ici et nous ne nous sommes pas encore présentés. Nous étions promis depuis quelques années à une religieuse qui habitait la communauté de St Jacut de la Mer, l’abbaye exactement, elle y avait son petit jardin.

Hélène et Jacques trouvaient qu’il y manquait quelque chose : disons un peu d’exotisme et c’est alors qu’ils ont pensé à des citronniers.

Hélène et Jacques sont deux habitués de l’Abbaye de St Jacut de la Mer. Hélène y vient depuis sa petite enfance, elle travaille à Pontchâteau ; Jacques est venu plus tard, de Paris exactement ; aujourd’hui il est engagé dans l’association qui gère l’Abbaye de St Jacut. Voulant remercier la Congrégation pour toutes les possibilités que donne l’Abbaye, ils la remercient à leur façon, c’est-à-dire en nous offrant.

Et c’est ainsi que nous sommes arrivés, non pas à Saint Jacut, mais à la communauté de St Méen le Grand, à la grande surprise de cette religieuse et des jardiniers. C’est vrai que nous étions imposants, dépassant allègrement le coffre de la grosse voiture de Jacques. Alors l’un des jardiniers, Robert, nous a pris en charge en nous plaçant sur le chemin extérieur qui conduit à la chapelle. Ainsi placé, tout le monde pouvait me voir avec mes beaux fruits ; quant à toi, tu es à peine visible près d’un arbuste qui te cache.

Aujourd’hui, nous sommes dans la serre, Robert craignant le froid, nous a déplacés, et posés dans la serre, nous mettant à l’abri du froid, mais moi, ce matin j’étais gelé. Bon je suis quand même visible de l’extérieur, toi aussi d’ailleurs, même si tu n’as que des pauvres fruits même pas encore jaunes, mais tout verts. Alors patientons… vivement le printemps ! Pour le moment, je me mets en hivernage. Au revoir…’’

M.M. Marchand - IMC