En ce mois de Novembre 2014,

Cheminer avec Mère St Félix.

« Nous sommes présentes à nos familles de différentes manières (correspondance, accueil, visites… ), conscientes cependant des ruptures qu’exige la vie religieuse apostolique. » (Règle de Vie 2 Page 6 paragraphe 4)

L.S.J.C. St Méen 28 janvier 1860

Mon cher ami, (1)

Le silence à ta lettre du 27 décembre de l’an passé, te fait peut-être dire : ma tante est probablement morte ou mourante, pour négliger ainsi son cher neveu et ne pas le visiter, au moins par quelques mots, dans son espèce d’exil. Oh ! non, rien de cela ; mais je suis, par continuation, un second du Juif errant, tantôt au levant, tantôt au couchant, sans demeure stable, et partant peu propre à une correspondance régulière qui va toujours me chercher où je suis rarement.

Allusion aux déplacements fréquents de Mère St Félix En 1860, la congrégation compte 42 maisons dont la dernière est Houssay en Mayenne, ouverte le 6 janvier 1860 et Mère Saint Félix en revient.

J’arrive de Houssay. En revenant, j’ai dit un court bonjour à nos chers amis de Mont-St-Jean ; où je les ai tous laissés en bonne santé, après une brève station de 20 heures, y compris la nuit . Je m’en éloignai avec bien du regret, mais il fallait revenir au logis. Je passai à Craon, où je n’eus le plaisir de voir ni ton père, ni sa bonne mère ; ils étaient sortis et je ne pouvais attendre. J’appris toutefois qu’ils étaient bien portants aussi, ce qui me dédommagea de la privation de leur rencontre chez eux. J’ai écrit depuis une longue lettre à ton père, qui de droit devait passer avant son fils, bien que mes vœux de bonheur pour l’un ne cèdent en rien en tendresse …..

1860, année de la mise en retraite de Félix, frère de Mère st Félix qui quitte ses fonctions de Procureur Impérial. Il habite une propriété « Mont St Jean » à Segré.

Auguste Morillon et sa sœur Marguerite sont les deux enfants d’Amélie Lebreton, la fille unique de Félix décédée en 1858 à 37 ans.

Auguste habite à Craon chez son père et sa grand-mère Morillon. Il est étudiant en médecine à Paris.

Marguerite habite chez ses grands- parents maternels Félix et Aldina à Segré.

…… en vivacité à ceux que j’adressais à l’autre. Ces vœux, cher enfant quoique un peu attendus, sont toujours ceux d’une bonne et sûre amie, et, sans vanité ni offense, valent bien tous les tiens ; tu peux le croire sans humilité.

Je n’ai pas cher ami, une vaste connaissance des affaires de ce monde, cependant, j’en connais assez pour comprendre combien l’intervention divine est nécessaire, pour nous arracher aux dangers qui nous menacent dans la religion sainte à laquelle nous sommes dévoués. Nous l’appelons cette intervention de toute l’ardeur de nos prières. Mais pour les rendre efficaces, joignons-y une vie pure et sans reproche, digne de toucher le Cœur du Maitre tout-puissant que nous implorons et qui peut protéger son Eglise contre les ennemis de sa gloire, sortis de l’ abîme pour égarer les hommes et les perdre comme eux.

« Pour une meilleure compréhension du monde d’aujourd’hui marqué par de profondes transformations culturelles, pour une sensibilité plus juste aux problèmes de l’Eglise dans ce monde, chacune s’engage dans un effort d’intelligence de sa foi par la lecture, l’attention à la vie, le travail personnel, les échanges au sein de groupes et organisations auxquels elle participe. » ( Règle de vie 2 P.31 paragraphe 4 )

Oh ! Cher ami , … rappelle souvent à ton cœur et à ton esprit les sages leçons qui ont nourri ton enfance et continue de les mettre en pratique… Adonne-toi au travail ; il te sera aussi d’un grand secours pour te conserver homme de bien. Que des études superficielles ne te laissent pas du nombre de ces médecins sans science, qui ne retirent pour tout fruit d’un temps précieux, mal employé, que le droit d’empoisonner impunément, les hommes. Plusieurs prêtres qui te connaissent, m’ont dit que le parti que tu as choisi, est sûrement, pour toi, une vocation qui vient de Dieu ; qu’un pieux médecin fait plus de bien qu’eux-mêmes, que c’est un trésor qu’on ne saurait trop apprécier, et mériter partout l’estime de Dieu et des hommes. C’est le vœu du cœur de ton affectionnée tante ; Mère St Félix Spre Gle I.M.C.

(1) A Auguste Morillon, étudiant en médecine à Paris

« Notre vocation nous invite à demeurer libres par rapport aux réalités de ce monde. Elle nous met en communion avec les autres vocations qui témoignent aussi à leur manière de l’ Alliance de Dieu et de son Eglise » ( Règle de vie i P.21 paragraphe 3 )

Revenir en haut