Assis en face du tronc, Jésus regardait. (Mc 12)

« Ouvre mes yeux Seigneur, aux merveilles de ton Amour »

A force de voir tant de choses autour de moi, Seigneur, plus rien ne me touche vraiment. En ce temps de carême, donne-moi tes yeux pour redécouvrir ce monde, avec un regard neuf et un coeur nouveau.

Donne-moi tes yeux, Seigneur, pour redécouvrir la misère, celle qui est devant ma porte et à laquelle je ne prête plus attention. Elle est trop près de moi pour que je la voie : ce marginal qui traîne sa vie comme un boulet, ce chômeur qui ne croit plus ni au travail, ni aux autres, trop déçu par la vie, cet étranger qui ne dit rien, qui n’ose plus parler, par peur d’être jugé et condamné.

Donne-moi tes yeux, Seigneur, pour voir les petits, les oubliés, les laissés pour compte, tous ces pauvres que tu me demandes de voir et qu’on oublie si facilement. Ceux, à travers le monde, qui ne peuvent rien dire ; ils sont si nombreux dans tous les pays, au Brésil, dans les Indes, partout, qu’on ne les compte plus.

Donne-moi tes yeux, Seigneur, pour mieux voir et comprendre que la misère des uns vient souvent de l’égoïsme des autres, que les riches deviennent toujours plus riches et, en retour, les pauvres, toujours plus pauvres.

Donne-moi tes yeux, Seigneur, pour m’émerveiller et te rendre grâce sans cesse, pour ces hommes et ces femmes de tous les milieux, qui, par une vie toute donnée aux autres, rayonnent l’amour qui vient de toi. Loin du bruit et de la réclame, ils travaillent à sauver, à éduquer, à nourrir, à guérir. La journée la plus belle pour eux est celle où ils se sont le plus donnés, jusqu’à l’épuisement par amour. C’est par ces petits gestes, ces gouttes de tendresse, qu’un jour le monde sera sauvé.

Que cette route du Carême soit pour moi une redécouverte des autres.

Donne-moi tes yeux, Seigneur, pour que cette route du Carême soit, pour moi, une redécouverte des autres, ceux qui sont proches de moi et ceux qui sont loin.

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