150 ans de présence des soeurs de l’Immaculée à l’Abbaye de St Jacut de la Mer

Depuis plusieurs mois, une équipe de l’Abbaye, salariés et bénévoles, a travaillé sur les archives de la Congrégation, et ce week-end du 1er et 2 mars, il est prévu d’inaugurer une exposition, à la fois pour rendre hommage aux soeurs qui y ont travaillé et pour ouvrir vers un nouvel horizon.

Messieurs Gicquel et Portier

Avant de dévoiler cette exposition, les participants ont pu suivre les interventions d’un historien, Monsieur Samuel Gicquel, de l’Université de Rennes et d’un sociologue, Monsieur Philippe Portier de l’Ecole des Hautes Etudes.

Le premier a retracé l’évolution de l’histoire des congrégations en France, au 19è siècle, leur renouveau et les multiples fondations après la révolution française pour répondre à un renouveau du christianisme et aux besoins cruciaux de la population en matière d’éducation et de santé. Fin du 19è et au début du 20è, l’Etat estime que le clergé pèse trop lourd sur les esprits et se développe un anticléricalisme et en 1905 arrive l’interdiction d’enseignement par les clercs, les religieux et religieuses. Les oeuvres de santé sont épargnées, l’Etat ne pouvant faire face. Le choix des congrégations : s’expatrier ou se séculariser ou l’un et l’autre à la fois. La guerre va remettre les choses à plat et jusqu’en 1950, les vocations, même si elles diminuent restent nombreuses.

Monsieur Philippe Portier poursuit pour la période du Concile Vatican II à nos jours. C’est l’époque de la crise : le monde d’hier est révolu, le religieux se recompose, le Concile appelle aussi les congrégations à revoir leur mode de fonctionnement, le modèle paroissial, basé sur une société rurale s’effondre. Il n’est plus besoin d’être prêtre ou religieux, religieuses pour faire carrière dans l’enseignement ou la santé. La vocation religieuse n’est plus une promotion, la proximité du pasteur qui posait la question de la vocation a disparu, les familles sont plus dispersées et chacun fait son choix, et les choix, même sur le plan chrétien, sont aussi plus individualisés en ce qui concerne les dogmes et la morale : on détermine par soi-même ce qui est bon et la manière de se relier à Dieu ou à la transcendance. Le catholicisme a besoin d’une nouvelle espérance, car l’idéologie du progrès a disparu. La recherche de sens retrouve une crédibilité chez nombre de jeunes et en particulier les plus diplômés.

En soirée, Sr Angèle Sicot et Monsieur Huet, Président de l’Association qui gère l’Abbaye inaugurent l’exposition ’’Mémoire et Promesse’’ par un bref discours. Sr Angèle rappelle que ’’seuls ceux qui ont de fortes racines peuvent inventer l’avenir.’’ Règle de Vie Après le dîner, nous avons le plaisir de participer à un jeu scénique, animé par Gaëtan de Courrèges,

Jeu scénique

chanteur-compositeur et le groupe des stagiaires de la semaine avec Céline et Jean-Bernard Ganne, auteurs-compositeurs.

Père Jean-Yves Baziou

Dimanche matin, c’est le Père Jean-Yves Baziou, théologien de l’Université de Lille, qui ose porter un regard prospectif sur l’Abbaye demain. Il invite à avoir l’audace de refonder, comme celles qui nous ont précédées sur ce site. Cela ne peut se faire que dans un contexte nouveau, celui d’une communauté qui assume de mourir pour donner visage à une autre entité qui est appelée à incarner le spirituel dans une société de plus en plus sécularisée.

La matinée s’est achevée par l’Eucharistie présidée par le P. J.Y. Baziou et concélébrée par Gaëtan de Courrèges. Enfin, nous étions conviés à un repas concocté par l’équipe de cuisine qui avait retrouvé le menu des 100 ans, en y ajoutant bien sûr la touche du chef, Steve ! Nous n’avons pas oublié la photo de famille, rassemblant les soeurs de l’Immaculée, présentes à la fête.

Soeurs de l’Immaculée
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