L.S.J.C St Méen , 15 mars 1867 Ma chère enfant
Désirant faire partir quelques mots dans la lettre de votre chère supérieure et diverses circonstances m’ayant empêchée de vous écrire avant ce moment, les premières auront déjà plusieurs jours de date en parvenant à leur adresse. Voilà la position de votre mère, vouloir le bien et ne pouvoir y parvenir.
Qu’y faire ? Nous contenter du peu qu’il nous est donné pour le réaliser. C’est la ligne de conduite que vous avez à suivre, chère fille, quand, après mille efforts pour avancer dans la correction de vos défauts, vous ne voyez que peu ou point de progrès dans ce pénible travail. N’en soyez point déconcertée, mais poursuivez votre entreprise avec patience et courage. On avance toujours quand on marche sans s’arrêter jamais. N’est-ce pas déjà beaucoup que de ne pas retourner en arrière, où notre pente nous entraîne sans cesse ?
« Nous laisser conduire par l’Esprit du Christ » ( RV1 P. 47) Nous nous laissons conduire par l’Esprit donné à l’Eglise pour continuer l’œuvre de Jésus » (RV adoration N° 61 )
« C’est l’Esprit de Vérité qui nous conduit jour après jour vers l’humble acceptation de nous-même et l’accueil confiant des autres. C’est lui qui nous donne de nous laisser façonner, transformer par les diverses solidarités dans lesquelles nous sommes engagées. C’est Lui enfin qui nous rend disponibles pour l’édification du corps du Christ, en fidélité aux exigences toujours nouvelles du monde et de l’ Eglise … . ¨Pour cela nous avons à nous laisser guider par l’Esprit qui seul peut déployer en nous tout l’espace où s’épanouira l’Amour » (R.V1 N°1 P. 47 )
Que deviendrait, en remontant un courant rapide, le batelier qui cesserait de ramer ? Il s’en irait se briser contre quelque écueil. Eh ! bien, chère fille voilà ce qui arriverait dans la voie du ciel, si nous cessions de lutter contre les nombreux ennemis qui s’efforcent de nous repousser.
Courage, courage donc, encore une fois. Quand le Bon Dieu nous appellera, s’il nous trouve les armes à la main pour lui rester fidèles, Il nous recevra avec bonté. N’y a-t-il pas là de quoi soutenir notre ardeur dans le combat ?
Après tout, chère enfant, ce n’est pas à nous de mesurer les progrès que nous pouvons faire dans la perfection. Il n’appartient qu’au bon Dieu de les apprécier ; laissons-lui en donc le soin, nous n’y perdrons rien et nous pouvons y gagner beaucoup. Travaillons, travaillons sans relâche, et jetons-nous avec abandon dans les bras de sa bonté sans trouble et sans nquiétude.
C’est dans ce sûr asile que je vous remets, chère fille, n’y oubliez pas votre mère
Sr Saint Félix
Je recommande à notre chère Appoline d’aimer et de bien servir le bon Dieu, pour obtenir une bonne place dans son cœur, où sa mère veut le trouver.
►► Une invitation : prendre le temps de relire dans la Règle de vie 1 et dans la Règle de Vie 2 les chapitres : « Nous laisser conduire par l’ Esprit »